Elle se réveillait doucement, à mesure que le manteau de la nuit s'évanouissait allègrement, laissant apparaître la splendeur d'un soleil radieux en cette matinée spéciale. Spéciale puisqu'elle instituait un nouveau commandant à la tête de l'armée. Un changement qui en appelait forcement beaucoup d'autre à commencer par la nouvelle politique à mener. Elle ne savait que peu de chose sur lui, à vrai dire de lui, elle ne connaissait que les « bruits de couloirs ». Et comme souvent ils étaient – elle en était consciente – fortement exagérés. Un tel événement réunissait d'ordinaire toute une nation, se pressant pour voir les traits de cette personne qui allait être à la tête d'une remarquable puissance militaire. Imai pourtant, restait allongée, seule dans la tiédeur de son lit. Comme toujours elle aimait à se tenir à l’écart de la ferveur populaire, plus pour le calme que autre chose. Les yeux fixés sur le plafond d'un blanc terni par les années, la jeune Sergent ne pouvait s'empêcher d'imaginer l'engouement que cela pouvait susciter un peu partout dans les rues. Mais plus encore, elle se demandait quels allaient être ses premiers ordres. C'est sur cette dernière pensée que la jeune adolescente se décida finalement à se lever, se préparant comme il le fallait, l'arme en main, les ordres n'attendant désormais plus qu'elle.
"Il est temps d'aller voir à quoi ressemble ce nouveau commandant" pensait-elle tout en s'habillant. Masquant à peine un léger sourire, dévoilant une certaine excitation empli de malice à l'idée de repartir en mission.
Peu enclin au repos, elle aimait à ce que les choses soit vite et bien faites. Ainsi son attente de cette nouvelle direction, allait peut-être - l’espérait-elle tout du moins - répondre à ses exigences. Éperdue de vengeance face au Shinobi, elle désirait plus que tout porter l'estocade à un camps déjà bien acculé et ce, au détriment même de sa vie. Non pas pour une quelconque valeur patriotique, elle n'avait pas cette prétention de se soumettre à un tel idéal, mais pour une simple, bête et égoïste vengeance. Une vengeance qui n'avait de sens qu'à ses yeux, lui permettant de se rattacher à une vie qu'elle a si longtemps repoussée. Refermant la porte de chez-elle, elle y avait laissée ses doutes et ses peines, désormais recluse sur soi-même, elle emprunt sa marche de son pas ferme et assuré. N'attendant plus qu'un ordre de mission pour déverser toute la nervosité de sa lame. C'est en ce sens qu'elle se dirigea vers le quartier général, ou du moins ses abords, remontant la rue principale pour s'y tenir prête.